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Quels sont les droits des auto-entrepreneurs ?

12/09/2024 - 3 min de lecture

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Quels sont les droits des auto-entrepreneurs ?

En raison de leur activité de travailleur indépendant, les micro-entrepreneurs ont des droits sociaux relativement différents de ceux des salariés. De manière générale, la disparité des régimes de cotisations créée des disparités significatives, obligeant bien souvent les indépendants à souscrire à des caisses supplémentaires. Ces dernières permettent de compléter le remboursement du régime obligatoire et d’offrir une protection plus adéquate aux risques réels. Focus sur les droits des auto-entrepreneurs.

Les micro-entrepreneurs - ou « auto-entrepreneurs » - dépendent du régime micro-social, auquel sont affiliés tous les travailleurs indépendants en France. Anciennement appelé RSI (Régime Social des Indépendants), il est désormais affilié au régime général de la Sécurité sociale. Cet organisme est chargé de collecter les cotisations obligatoires des personnes concernées, afin de redistribuer, le moment venu, les prestations sociales attenantes.

Auto-entrepreneurs et retraite

Les cotisations de retraite font partie des obligations légales des micro-entrepreneurs, qui ouvrent leurs droits à la pension dès la création de leur auto-entreprise. Pourtant le montant de la pension est proportionnel à celui des cotisations sociales versées , elles-mêmes dépendantes du chiffre d’affaires réalisé. La déclaration de ce dernier peut se faire tous les mois ou tous les trimestres, le choix étant laissé au travailleur indépendant.

Afin de bénéficier du versement de la pension vieillesse à l’âge de la retraite, un auto-entrepreneur doit avoir validé des trimestres effectivement travaillés, au même titre qu’un salarié par exemple.

Des seuils minimaux de chiffre d’affaires doivent être réalisés tous les ans pour valider les trimestres en question, même si l’activité ne s’étend pas sur une année civile complète.

BON À SAVOIR

Le taux des cotisations sociales des auto-entrepreneurs exerçant une activité libérale (traducteurs, consultants, experts-comptables, etc.) est passé à 23,1 % le 1er juillet 2024 (contre 21,1% jusqu’alors). Il devrait être de 24,6 % à compter du 1er janvier 2025 et s'affichera à 26,1% dès le 1er janvier 2026.

Pourquoi ces augmentations ? 

Tout simplement parce que jusqu’ici, ces cotisations ne leur permettaient pas de bénéficier d’une retraite complémentaire comme les salariés « classiques ». Elles servaient uniquement à couvrir la maladie, la maternité, le décès et la retraite de base. 

D'après la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE), cette augmentation des cotisations pourrait rapporter en moyenne 75 euros de retraite complémentaire par mois, pour un effort de cotisation supplémentaire de 500 euros par an.

Concernant les auto-entrepreneurs n’exerçant PAS une activité libérale, la souscription à un contrat d’assurance vie, qui permet la libération d’un capital ou d’une rente au moment du départ à la retraite, reste une solution à envisager. Notamment parce que ce type de contrat permet de bénéficier de versements libres et de la possibilité de dynamiser son épargne grâce à des supports en unités de compte.

 

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Les micro-entrepreneurs ont-ils droit au chômage ?

Par le biais des cotisations sociales obligatoires des auto-entrepreneurs, plusieurs prestations sont prévues. Le chômage n’en fait en revanche pas partie, ce qui signifie que les travailleurs indépendants ne cotisent pas pour ce qui est communément appelé « l’assurance chômage ».

Un nouveau dispositif d’aide aux indépendants est pourtant venu renforcer leur protection sociale : l’Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI). Cette aide, qui ne suppose aucune cotisation supplémentaire, est calculée en fonction des revenus reçus au titre de l’activité non salariée au cours des deux années civiles précédant sa cessation.

Toutes les activités indépendantes peuvent ouvrir droit à l’ATI. Il faut toutefois respecter un certain nombre de conditions, qui ont été modifiées par la loi du 14 février 2022 en faveur de l’activité professionnelle indépendante :

  • Son montant ne peut être inférieur à 19,73€/jour (soit environ 600€/mois) ni dépasser 26,30€/jour (soit environ 800€/mois) pendant six mois. Des règles spécifiques s’appliquent à Mayotte ;
  • La micro-entreprise ne doit plus nécessairement être en situation de faillite. L’activité peut par exemple avoir cessé parce suite au remplacement de vous en tant que dirigeants dans le cadre d’un plan de redressement judiciaire ou parce que l’activité n’était pas viable économiquement.
  • L’activité doit avoir été ininterrompue pendant les deux années précédentes (pour une seule entreprise) ;
  • Le chiffre d’affaires doit avoir été de 10 000€ minimum par an sur les deux dernières années (ou 7 500€ pour Mayotte) ;
  • Vos ressources personnelles ne doivent pas dépasser le montant du RSA (pour un foyer composé d’une personne seule) ;
  • Le travailleur doit être inscrit en tant que demandeur d’emploi et accomplir des démarches dans l’optique d’en retrouver un.

A-t-on droit au RSA en tant qu’auto-entrepreneur ?

Le RSA, diminutif de revenu de solidarité active, est une aide financière couplée à un accompagnement social et professionnel. Les auto-entrepreneurs aux faibles moyens ou sans ressources peuvent en bénéficier à condition d’être âgé de 25 ans ou plus, d’être français ou résidant légalement en France depuis 5 ans et d’être sous un certain plafond de ressources mensuelles.

En fonction de votre chiffre d’affaires, le niveau du RSA peut être maintenu, augmenté, diminué ou supprimé. En outre, sachez que le RSA est cumulable avec de nombreuses autres aides pour auto-entrepreneurs (AAH, ASS, Aspa, prime d’activité, ACRE, ARE, APL…).

Enfin, notez qu’en tant que micro-entrepreneur, il vous est également possible de demander la prime d’activité – une aide financière principalement destinée aux travailleurs aux revenus modestes, qu’ils soient salariés ou indépendants, et dont le but est de soutenir le pouvoir d’achat des bénéficiaires.

Sous certaines conditions – comme être éligible au RSA, n’employer aucun salarié et avoir un chiffre d’affaires annuel inférieur au plafond auto-entrepreneur (170 000 euros pour une activité commerciale, 70 000 euros pour des prestations de services et les activités libérales) –, il est également possible de cumuler cette prime avec le RSA.

L’assurance maladie des auto-entrepreneurs

Comme pour tout travailleur salarié, les indépendants cotisent, par le biais des prélèvements mensuels ou trimestriels obligatoires, à l’assurance maladie, sous l’égide de la Sécurité sociale des indépendants. Les remboursements sont identiques à ceux accordés aux salariés, bien que les organismes gestionnaires diffèrent.

En cas de maladie, d’arrêt de travail ou d’incapacité temporaire, des prestations sociales sont versées sous la forme de remboursements des médicaments ou des journées non-travaillées (sous conditions de revenus pour ces dernières).

Congés maternité et paternité pour un micro-entrepreneur

Le congé maternité des auto-entrepreneurs

Le régime du congé maternité des indépendantes est aligné sur celui des salariées. Les indépendantes en micro-entreprise bénéficient désormais de 112 jours d'arrêt, soit 16 semaines indemnisés au titre de la maternité, à condition de cesser toute activité pendant 8 semaines minimum.

Durant ce congé maternité, les auto-entrepreneuses peuvent bénéficier d’une indemnité journalière forfaitaire d'interruption d'activité et d’une allocation forfaitaire de repos maternel. L’indemnité journalière est, au même titre que pour la retraite, prise en charge par la Sécurité sociale des indépendants. Une femme souhaitant bénéficier de la pension maternité doit remplir les conditions principales :

  • Être à jour de ses cotisations obligatoires d’assurance maternité et maladie ;
  • Justifier de 6 mois d’affiliation à la date prévue de l’accouchement, sous réserve de cesser toute activité professionnelle pendant la période de perception et ce au moins pendant 8 semaines dont 6 après l’accouchement

L’allocation repos maternel et l’indemnité journalière sont complémentaires. Au 1er janvier 2024, leur montant est de :

  • 3 864 euros si votre revenu annuel moyen est supérieur à 4 208,80 euros ;
  • 386,40 euros si votre revenu annuel moyen est inférieur à 4 208,80 euros.

Ces montants sont divisés par deux dans un contexte d’adoption. Le premier versement est effectué au 7e mois de grossesse, le second, à la naissance. Pour une adoption ou une naissance prématurée avant le 7e mois, un seul versement est effectué.

En plus de cette allocation, vous pouvez prétendre à l’indemnité journalière d’interruption d’activité dont le montant, au 1er janvier 2024, est le suivant :

  • 63,52 euros par jour, si votre revenu annuel moyen est supérieur à 4 208,80 euros ;
  • 6,352 euros par jour, si votre revenu annuel moyen est inférieur à 4 208,80 euros.
BON À SAVOIR

Si vous exerciez une autre activité professionnelle avant de devenir micro-entrepreneuse, vous avez la possibilité de maintenir vos anciens droits. Les indemnités journalières peuvent alors atteindre 95,22€/jour.

En activité complémentaire

Si votre micro-entreprise constitue une activité annexe en parallèle d’une activité salariée, il vous est possible de cumuler des droits auprès du régime général et du régime de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime général ouvre des droits au congé maternité de 6 semaines avant l’accouchement et de 10 semaines par la suite. Ces durées peuvent être majorées par les dispositions prévues par certaines conventions collectives. Deux conditions viennent toutefois s’appliquer au versement des indemnités journalières prévues (des dispositions particulières s’appliquent aux activités saisonnières et discontinues) :

  • Avoir été effectivement assurée pendant 10 mois au minimum à la date présumée d’accouchement ;
  • Avoir cotisé suffisamment de droits avant le début de la grossesse ou du congé prénatal :
    • En ayant travaillé au moins 150 heures sur les 3 derniers mois civils (ou 90 jours) ;
    • Ou en ayant cotisé pendant 6 mois pour un minimum de 1 015 fois le montant du SMIC horaire.
BON À SAVOIR

Les indemnités prévues sont calculées au prorata des jours normalement travaillés sur les 3 derniers mois avant l’arrêt de travail. Dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale, elles sont versées tous les 14 jours, sans délai de carence et avec  intégration des samedis, dimanches et jours fériés.

Le cumul avec les prestations versées par la Sécurité sociale des indépendants est donc effectivement possible. Les mêmes règles que pour une activité principale s’appliquent, c’est-à-dire que le montant des cotisations, donc des droits, dépend du chiffre d’affaires.

  • Pour bénéficier de ce cumul, il est nécessaire de déclarer la grossesse auprès de la Caisse d’assurance maladie et de lui signaler votre affiliation à la Sécurité sociale des indépendants.
  • C’est la CPAM qui se chargera ensuite de prendre en charge la déclaration à la Sécurité sociale des indépendants.
  • Chaque organisme vous versera séparément les prestations auxquelles vous avez droit.

Le congé paternité des micro-entrepreneurs

Les pères bénéficient également d’un congé spécial à la naissance de l’enfant, fixé à :

  • 25 jours consécutifs (samedis, dimanches et jours fériés inclus) en cas de naissance ou adoption d’un seul enfant ;
  • 32 jours en cas de naissance ou adoption multiple.

Calcul de l'indemnité journalière de congé paternité

Pour calculer l'indemnité journalière de congé paternité, la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) tiendra compte de votre revenu annuel sur les 3 dernières années :

  • Si votre revenu moyen des 3 dernières années est supérieur à 4 046,40€ (10% du Plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS) en 2024), l'indemnité journalière sera de 56,35€ ;
  • Si votre revenu moyen des 3 dernières années est inférieur à 4 045,40€, l'indemnité journalière sera de 5,63€ (montant en 2024).

Il est a noter que l'indemnité journalière sera versée y compris sur les week-ends et jours fériés. Elle est revalorisée le 1er janvier de chaque année.

Quel accès à la formation pour un auto-entrepreneur ?

Vous pouvez, en tant qu’auto-entrepreneur, bénéficier de droits à la formation professionnelle, par le biais du CPF (Compte Personnel de Formation).

  • Ce dispositif vous permet d’acquérir de nouvelles compétences ou certifications, lesquelles peuvent vous être utiles au quotidien ou dans l’optique d’une reconversion professionnelle.
  • Pour alimenter votre compte, vous devez être à jour de votre contribution à la formation professionnelle.

L’alimentation se fait de façon automatique et vous pouvez créditer 500€ maximum par an dans un plafond total de 5 000€.

Parallèlement, la loi du 14 février 2022 facilite l'accès à la formation des indépendants. Vérifiez notamment si vous êtes éligible au fonds d’assurance formation des chefs d'entreprise artisanale (FAFCEA) et aux conseils de la formation des chambres de métier et de l’artisanat (CMAR).

Le statut professionnel des micro-entrepreneurs

Les entrepreneurs individuels bénéficient d’un nouveau statut leur permettant de mieux protéger leur patrimoine personnel. Jusqu’alors, seule la résidence principale était protégée.

  • Désormais, c’est l’ensemble du patrimoine personnel de l’auto-entrepreneur qui devient insaisissable en cas de défaillance professionnelle.
  • Cette séparation des patrimoines professionnel et personnel est automatique. Il n’est pas nécessaire d’effectuer des démarches administratives spécifiques, ni d’informer les créanciers.
BON À SAVOIR

L’entrepreneur individuel peut renoncer à cette séparation entre les deux patrimoines, mais cette renonciation est encadrée. Il n’est ainsi pas possible de favoriser un créancier professionnel pour un engagement spécifique (notamment en vue d’obtenir un crédit bancaire).

Parallèlement, il est plus facile dorénavant de passer du statut de l’entrepreneur individuel à la société. Les apports de l’activité sont simplifiés et il est possible de faire des apports à titre gratuit.

L’accompagnement des situations de surendettement des auto-entrepreneurs

La loi du 14 février 2022 prévoit que les dettes professionnelles d’un particulier peuvent être prises en compte – de la même manière que ses autres dettes – dans l’appréciation de sa situation de surendettement. L’objectif est ainsi de favoriser l’accès à la procédure de surendettement des particuliers.

 

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© Uni-médias – Dernière mise à jour Septembre 2024

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